- CHUGOKU
- CHUGOKUCH 樓GOKULa région du Ch goku s’étend à l’extrémité sud-ouest de la grande île nippone de Honsh . Elle couvre 31 789 kilomètres carrés peuplés, lors du recensement d’octobre 1990, de 7 745 126 habitants (densité moyenne: 244 hab./km2). La région comporte cinq ken (départements, ou préfectures): Tottori, Shimane, Okayama, Hiroshima et Yamaguchi. Les contrastes climatiques, liés à une exposition différente, permettent de distinguer traditionnellement deux ensembles: le San-in, intérieur et rivage septentrional du Ch goku, et le San-y 拏, partie méridionale.Le San-in est constitué, à l’intérieur, d’un plateau granitique situé entre 800 et 1 000 mètres d’altitude, quadrillé de vallées creusées sur des lignes de fracture et dont la monotonie est rompue par quelques reliefs volcaniques, le principal étant le Daisen (1 713 m), ou par des calcaires karstiques, dans la région de Akiyoshi-dai. La côte n’est guère hospitalière et les reliefs ne laissent de place qu’à d’étroites plaines au débouché des cours d’eau. Un climat d’ubac y donne des hivers maussades et neigeux et des précipitations annuelles importantes (1 500 à 2 000 mm). Les activités agricoles y sont relativement médiocres, fondées sur l’alternance du blé en hiver et du riz en été. L’élevage fournit un complément important à ces exploitations: élevage naisseur de bovins, pour le trait et la viande; par ailleurs un artisanat traditionnel reste vivace: céramique, ébénisterie, travail du papier. L’intérieur n’est pas dépourvu de ressources industrielles: forêts, uranium, chrome, mais elles n’y ont pas encore fixé d’industrie notable. La côte est dépourvue de grand port, comme de grande ville: Tottori, la ville la plus importante du San-in, n’avait que 143 000 habitants en 1991, et Yonago (132 000 hab.) est la seule ville industrielle notable: métallurgie, textiles, conserveries de poisson et surtout pulpe et papier. Une zone industrielle a été aménagée dans la plaine de Shinji, de Sakai (808 000 hab. en 1991) à Yonago.Le San-y 拏 est tout différent: de belles plaines côtières s’épanouissent sur un littoral fort pittoresque, frangé d’îlots granitiques en boules, qui sont plantés de pins. L’exposition à l’adret lui vaut un climat ensoleillé, relativement sec, et surtout une situation à l’abri des vents neigeux du nord. C’est la grande voie de passage historique du peuple japonais, et de sa civilisation venue du continent. Tous ces caractères font du San-y 拏 la région vitale du Ch goku. Les plaines voient alterner en été le riz et en hiver l’igusa, roseau avec lequel on confectionne les tatami , ces nattes de sol inséparables du mobilier japonais. Cette activité donne lieu à un important artisanat soutenu par des industries de tissage mécanique. La pêche et le sel sont activement exploités sur le littoral. Les activités industrielles du San-y 拏 se répartissent en cinq foyers principaux:– La zone de Hiroshima-Kure est le premier centre de construction navale du Japon; Hiroshima (1 090 000 hab., estimation de 1991) est la première agglomération urbaine du Ch goku.– La zone d’Ube-Shimonoseki, la plus occidentale, fonctionne essentiellement à partir du charbon extrait à Ube et l’industrie chimique y est très importante. Shimonoseki (261 000 hab. en 1991) est un port très actif, de pêche notamment, relié à T 拏ky 拏 par le train à grande vitesse Shinkansen.– La zone d’Okayama (597 000 hab. en 1991) constitue un autre foyer; aux industries chimiques et métallurgiques anciennes se sont ajoutés d’importants complexes sidérurgiques et chimiques, et toute une variété d’industries légères implantées sur de vastes polders dont le principal est celui de Mizushima.– La zone de Bingo est caractérisée par la variété de ses industries: textiles, caoutchouc, industries chimiques et mécaniques, objets de consommation courante; là encore se développent les polders et les aciéries.– La zone de Harima est une vieille région d’industries textiles, dont des polders du littoral ont accueilli la sidérurgie et les industries mécaniques. Himeji en est le centre urbain principal, et ses activités sont surtout tertiaires (456 000 hab. en 1991).
Encyclopédie Universelle. 2012.